[E.C.] Es-tu en train de gaspiller ta peau au loin ?

Tes désirs sont des ordres.





J'ai mal à la tête, j'ai mal au coeur ; mon corps engourdi s'est habitué à l'anesthésie désinvolte de mon âme. Je plane dans un désordre acceptable, je ne pleure pas, je ne souffre pas, je suis devenu hermétique à la douleur mentale. Les rares rechutes ne sont là que pour me rappeler que tout n'a pas le droit d'être toujours facile.

Pendant deux ans je me suis habitué à cette chimie. Mes neurones sont choisis selon des critères improbables qui les rendent beaucoup moins handicapants. Je n'ai plus mal. Je ne ressens plus tout ce vide écrasant qui aspire le monde et les gens. J'ai même fini par oublier à quel point c'est dur d'être déçu. Je n'ai qu'une chose à faire tous les jours afin de conserver cet état léthargique : prendre une verre d'eau, et avaler la molécule du bonheur.
Je m'en veux d'avoir été assez naïf pour croire que de la simple chimie aurait pu me sauver. Je m'en veux, je leur en veux. Je ne suis plus habitué au vrai moi. Il me prend trop la tête pour rien. Il me fait chier. Voilà c'est ça. J'aimerais bien qu'il dégage.

J'étais fier de ne pas faire partie de la foule endormie. J'ai honte aujourd'hui d'être si faible. Je prenais ça pour de la force, mais les autres n'ont pas besoin de pilule pour aller bien. Ils ne foutent pas tout en l'air en un instant. Ils savent être heureux pour rien. Et parfois même, leur joie ne les empêche pas d'être intelligent. Ni purs.
Je suis un déchet parmi les autres. Nous sommes une plaie de ce monde. Nous le faisons saigner, le souillons, nous faisons exploser les familles, les amitiés, les amours, la paix ; nous emplissons le monde de sentiments malsains et inutiles ; nous observons, anlysons, détruisons, vous faisons du mal sans motif autre que notre détresse. Nous crééons des guerres éternelles au sein de vos âmes heureuses, nous sommes plus forts que vous dans la réalisations de nos buts, parce que le mal est toujours plus facile à instaurer que le Bon.
Et finalement, personne ne nous déteste et ne nous méprise autant que nous-mêmes.

Je suis un incapable, je fais foirer ma vie en m'appitoyant sur mon sort comme un gamin de 10 ans. Je rigole de moi avec encore plus de désespoir que si j'en pleurais. Il n'y a plus rien à faire pour moi. Je ne serai jamais capable de m'habituer au bonheur. Il m'effleure. Et puis je m'en lasse. Je finis toujours par remettre en question cette joie que j'éprouve. J'analyse la situation, je la vois dans tous les sens, je l'écris, je la ris, et finalement je la trouve pathétique. Trop fausse. Trop faite d'hypocrisie et de mensonges. Car au fond je sais toujours que si tout était dit, tout s'effondrerait. Il n'y aurait rien d'autre que de la souffrance.

C'est comme si j'avais un organe en moins que les gens heureux. On m'a installé une lumière noire au creux du cerveau. J'en ai marre. Voilà c'est ça. J'en ai marre d'avoir mal. J'ai tellement mal. Je ne comprends plus le sens de rien. J'ai peur de ne plus jamais voir les choses du bon côté. Tout me déprime. Autant le fait de manger que de ne pas manger, de sortir que de rester chez moi, de boire tous les soirs, tous les jours, que de ne pas boire un jour; j'ai mal lorsque je suis défoncé, j'ai mal lorsque je ne prends rien, je suis crevé de fatigue et pourtant je n'arrive plus à dormir. J'ai peur de mourir, j'ai peur de vivre. Je ne peux écouter que de l'électro et pourtant j'ai horreur de ça parce que ça m'aspire de l'intérieur. ça m'ôte tout sentiment et j'ai l'impression que si je reste trop longtemps en transe je risque de mourir, ou d'être rattrappé par ma folie au point de ne plus jamais revenir de mes mondes inventés. Je n'ai plus rien à quoi m'accrocher, je suis seul. Nous sommes tous terriblement seuls.

Je me fais vraiment du mal. Et ça me fait tellement peur...

Aaaah :')

Sertraline ma copine, tu ne me fais pas que du bien ? *maaaan, elle connaît même les tiiitres ? *
Non mais ce texte m'avait marqué, c'est pour ça (j'en avais même pleuré eu les larmes aux yeux à la fin.. ).
Hmm, que dire ? J'aime bien les métaphores que tu utilises pour représenter les gens malheureux, & le bonheur.

J'aimerais savoir : comment tu choisis les textes que tu postes ici ? Est-ce que c'est parce que ça te.. correspond toujours, que tu les postes ?

Mouahah oui, c'est bien celui-là (jsuis content que tu le marques parce que je suis assez content de ce titre, ma foi).
pleuré ou eu les larmes aux yeux ? :') Boh, je ne veux arracher des larmes à personne.

Je prends toujours de la sertraline si c'est la question que tu te poses.
Sinon, je poste ici les textes que je préfère, ceux que j'estime être les "meilleurs".

Tu les as tous lus 10 fois les articles du blog Sophie ?

Sinon j'aime bien, ouais le texte est bien, mystérieux on pourrait dire, ou bizarre. Mais ça me plait. Il me semble (par vérifier) oui voilà je t'avais dit que ça renforçait ton incohérance ce texte ! Enfin bref ^^'

Cette phrase est ironique.






Figé, retenu par la racine. Je ne peux plus bouger, je suis planté là. Dévoré par quelque chose qui n'existe pas. Plus. Les choses concrètes me dépassent, je ne vis plus que dans ma réalité parallèle. Je vis dans ma tête. Il ne se passe rien dehors, ou je ne le sais pas, je ne vais plus dehors. Je me nourris de musique, d'images, de sensations. L'abstrait m'absorbe et m'avale. Tout le reste, je n'y ai plus droit. Je ne le supporte plus, je n'arrive plus à vivre dans le monde réel. Je plane constamment. Je n'ai pas d'état stable. Ma stabilité est l'instabilité vaporeuse dans laquelle je m'enferme un peu plus chaque jour, pour échapper à Rien. La futilité de ce monde me terrorise, les gens me terrorisent. La réalité des choses m'effraie, je la fuis, à toute vitesse et j'ai la tête bien trop loin de mes pieds qui sont hélas bien accrochés au sol. Je crois que je pourrais mourir plutôt que de me confronter au monde Vrai. Je pensais guérir et ce n'était en fait que l'allégorie de mon imagination incontrôlable. Mon imagination me perdra. J'inspire, et je m'inspire de songes superficiels qui s'évaporent tout autour de moi sans que je puisse les attraper. J'extrapole la réalité, je m'invente des visions qui m'obsèdent. Je me rends fou par faiblesse, je refuse d'affronter mon avenir, et je me complais dans l'idée de vivre l'instant présent, fourvoiement imbécile. Je ne veux pas qu'on me plaigne, mes plaintes me suffisent. Je m'égare en moi. J'erre. Je prends chez vous, pour refaçonner chez moi. Dans mon égoïsme, je préfère oublier ce que ça peut couter à ceux qui croisent mon chemin. Je préfère ne pas savoir. Je suis le trouble, je suis troublé, perturbé, constamment déstabilisé. L'âme souillée, je me suis sali. Tout ce mélange insoluble serait presque de ta faute si je n'avais pas souhaité de tout mon être, être la proie de tes manipulations dissimulées. Juste pour voir. Savoir. Ca. Voir. Je suis captivé par l'état dans lequel j'arrive à me mettre tout seul, c'est même assez amusant en fait. Distrayant même. Le désir m'a rongé, la Vérité si désirée m'a presque tué. Je ne suis plus que l'ombre de moi, infiltré d'images vides. Un tableau sans cadre, ni contours, démuni de couleurs. Démuni.

Merci beaucoup.

Ahahah eh bah écoute, passé à la trappe.